Dans le cercle des poètes disparus, M. Keating (interprété par R. Williams), après avoir cité une perle d'une copie d'un élève, dit "on ne rit pas de vous, mais avec vous". C'est l'esprit de ce blog. Professeur depuis 2005, j'ai pu collecter, au gré de mes différents établissements et rencontres, des perles d'élèves. Cela va du petit grain de quartz à la pépite la plus pure. Mises en image brutes, décontextualisées, mais conservées en l'état, elles sont telles la vérité vraies d'une réalité bien réelle.
On n'est pas là pour se moquer des élèves, mais pour qu'ils rient avec nous de leurs "bêtises" involontaires.
Si le métier de prof n'est plus ce qu'il était, les cours gardent encore leurs instants qui en font de drôles de cours...

jeudi 13 septembre 2018

Les beaux étés

" Bonjour !
- Bonjour Monsieur."
- Je me présente, je suis M. Bourumeau. C'est moi qui vais vous accompagner cette année lors de vos cours de mathématiques. Oui, déjà une question ? Je t'écoute.
- C'est vrai que l'été vous faites rien ? Mon papa, il dit ça."


Un peu d'histoire...
Le statut des enseignants date de 1950. Vous pouvez encore le consulter ici. Ce décret a fixé le temps de cours (appelé "obligation de service") à 18h pour les enseignants certifiés et à 15h pour les enseignants agrégés.
Quasiment tous les articles ont été abrogés (sauf ceux concernant les enseignants des classes de disciplines supérieures et spéciales, encore appelées aujourd'hui CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles)) et remplacés par un nouveau décret sorti en 2014 et consolidé en 2018, consultable ici.
(Qui a vraiment osé cliquer sur les hyperliens ? Si tu l'as fait, soit tu n'as pas confiance en moi et je t'invite à fermer ton navigateur pour aller profiter de la vie déconnectée, soit tu aimes les textes administratifs et je t'invite à lire l'arrêté du 21 août 2018 fixant le nombre de postes à pourvoir à l'examen professionnel pour l'accès au grade d'attaché principal d'administration de l'Etat relevant de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides au titre de l'année 2019 paru au JORF n°0194 du 24 août 2018 texte n°5. Vas-y, kiffe.)

Ah oui, j'ai glissé des dessins qui n'ont rien à voir avec le sujet. Je t'autorise à ne regarder que les images.

Pourquoi 18h pour les certifiés ?

En 1950, le temps de travail légal était de 45h par semaine. On considérait à l'époque qu'une heure devant les élèves demandait une heure et demie de préparation/correction. Autrement dit, le temps devant élèves représentait 1h/(1h+1,5h) du temps travaillé réellement. En fraction, ça donne 1/2,5 = 2/5, soit 40%. Or 40% de 45h, ça fait 18h. CQFD.

Pourquoi 15h pour les agrégés ?
Toujours à cette époque, après les fifties (les années 50'), les agrégés travaillaient principalement en lycée, et on considérait que, d'une part, le temps de préparation était plus long car de niveau de difficulté supérieur, et d'autre part que le temps de correction s'allongeait aussi (plus d'élèves, et copies plus fournies).



Bon, aujourd'hui, les agrégés sont justes payés plus à travailler moins que les certifiés. Je le sais, j'en suis un.
Du point de vue des certifiés, je suis un privilégié.
Du point de vue des agrégés, les privilégiés sont les profs du supérieur. C'est plus facile de critiquer que de reconnaître une injustice.


Cette scène est un classique du collège, mais ça arrive encore souvent en seconde.


Et dans la pratique, est-ce qu'on fout vraiment rien ?
Et bien... Une étude qui date un peu, de 2010, a démontré qu'en moyenne, un prof bosse environ 41h par semaine. Digérez cette donnée.
Ainsi que 18 jours durant les périodes de vacances. Digérez cette nouvelle donnée.

Pour ceux qui veulent vérifier, il faut lire la note d'information téléchargeable ici. Vous pouvez vous contenter du résumé. Vous pouvez aussi vous contenter du titre et liker.



En fait, c'est même pire que ça, car il faut savoir qu'en été, un prof n'est pas payé.
Mais vous vous dites : "il touche bien un salaire en juillet et en août !".
Oui, cette phrase est vraie, mais elle n'est pas incompatible avec la précédente.
L'explication :
De septembre à juin de l'année suivante, tous les enseignants ne perçoivent que les 10/12 de leur salaire mensuel. Les 2/12 restants sont conservés par l'état.
A la fin de ces dix mois, l'état a donc conservé 10*2/12 = 20/12. Cette somme est ensuite versée pour moitié en juillet, à savoir 10/12 et l'autre moitié en août, à savoir les 10/12 restants. Voilà comment verser 10 mois salaires 12 mois par an.



Qui veut un exemple ?
Après 10 ans de bons et loyaux services, un agrégé a un salaire mensuel brut de 3475,20 €. On retire quelques charges, CSG, bla bla bla, taxes, bla bla bla, il reste un net de 2676€. Mais l'état en retire 2/12 qui seront reversés pour moitié en juillet, puis en août, il reste 2230€ qui arrivent sur le compte tous les mois de l'année. Pour vérifier les calculs, c'est ici. Le salaire net annuel est alors de 2230*12 qui est bien égal à 2676*10.



A cela, j'ai quand même omis de rajouter quelques primes (ISOE, SFT, REP, IMP, etc. (tu n'as pas compris ? C'est normal, c'est une technique pour faire fantasmer les gens. Le SFT, par exemple, c'est le Supplément Familial de Traitement. Pour t'aider à élever ton seul enfant, on te verse 2,29€ de plus, mais attention, tous les mois. Pour t'aider à élever tes deux enfants, c'est jackpot : entre 73,79€ et 111,47€.))
J'ai aussi omis l'essentiel, mais tant pis, je lâche le morceau. La France doit savoir :
On a l'entrée des musés nationaux à tarifs réduits . Très grosse augmentation du pouvoir d'achat la réduction des prix d'entrée des musés.

Pour les élèves allophones, il y a le FLE (français comme langue étrangère). Cela concerne souvent les enfants immigrés, ou très rarement, des rapprochements familiaux. Pour les élèves français, nés en France, il y en a quelques uns...


Au final, la question est :
Est-ce peu ou est-ce beaucoup pour un bac+5 ?
Vous pouvez comparer les salaires des enseignants dans les pays de l'OCDE ici.
Pour ceux qui comprennent quelque chose aux statistiques, vous pouvez comparer les salaires des enseignants avec les autres métiers des français ici.
Une indication, cela fait plusieurs années que le CAPES de maths attibue moins de certifications qu'il y a de postes à pourvoir. Cette discipline n'est pas la seule concernée...

Après Superman, Batman, Antman...


Après ce billet passionnant (tu l'as vraiment trouvé passionnant ? Je me suis endormi en le relisant.), reprenons :

- C'est vrai que l'été vous faites rien ? Mon papa, il dit ça.
- Non, on picole pour se préparer à supporter des petits cons dans ton genre".




P. B.

PS. le titre fait référence à la BD "les beaux étés".

lundi 25 juin 2018

Pourquoi apprendre quand on peut demander à Siri ?

" Bonjour !
- Bonjour Monsieur."



D'un côté, je constate que la génération actuelle n'a jamais eu accès aussi facilement à l'information...
(1990 : "Maman, tu peux m’attraper le Quid de 5 kg qui est en haut de l'étagère ? Ah, y'a pas ce que je cherche. Bon, je vais attendre samedi et aller à la bibliothèque.")
(2020 : "Siri, quelle est la définition de petrichor ? - c'est, l'odeur, de, la, terre, après, la, pluie.")
... D'un autre, je constate que la génération actuelle n'a jamais été aussi mauvaise pour trier l'information.



Ceci est un bel exemple du "paradoxe de l'âme sœur".
- Dans un village de 50 habitants, si votre âme sœur y vit et que vous la cherchez, vous allez à coup sûr la rencontrer. Malheureusement, il est très peu probable qu'elle y habite.
- Dans une grande ville de dix millions d'habitants, comme Paris, vous avez beaucoup plus de chances que votre âme sœur s'y trouve. Malheureusement, il est très peu probable que vous la rencontriez si vous n'avez pas une méthode de recherche efficace.


Quand j'étais adolescent, on avait peu de sources d'information (le Quid et ses 3000 pages est un petit village), et donc il nous fallait parfois aller chercher ailleurs (dans un autre village, comme la bibliothèque municipale) la réponse à nos questions.


J'ai l'impression qu'à mon époque (ce début de phrase pourrait faire croire que je suis un jeune retraité vieux réac', mais non. Ça date d'il y a moins de trente ans), on avait que des petits villages à disposition, mais on savait à peu près dans lequel se rendre pour trouver notre âme sœur, notre information.

Et j'ai aussi l'impression qu'aujourd'hui, les élèves parcourent juste une p******* de grosse ville, sans plan, sans carte, sans GPS et avec un bandeau sur les yeux.
Les moteurs de recherche leur servent vaguement de Tour Operators (c'est-à-dire, pour aller directement visiter les grands sites sponsorisés).
Et comment leur en vouloir ?

* L'enseignement de l'informatique (comme outil d'accès au savoir) est distillé de-ci de-là dans les disciplines ; l'éducation à l'informatique est très faible, voire quasi-nulle (et encore, je ne parle pas des hoax, des fake-news et autres fausses vidéo que les IA créent à merveille).
 * Mais surtout, la ville qui héberge l'information (Internet) grossit à une vitesse inconcevable pour beaucoup !
A titre d'exemple, en 2017, chaque minute, 600 pages étaient éditées sur wikipédia ! Ca fait 315 millions de pages nouvelles par an !! Histoire que vous comprenez bien, ça représente une bonne centaine de semi-remorques bourrés de volumes de Larousses, environ 150 000 volumes à éplucher... En nombre de pages, c'est l'équivalent de la bibliothèque de l'Assemblée Nationale qui serait créée chaque année sur cette encyclopédie en ligne.


Finalement, merci les moteurs de recherche !


Avec ce genre de question, faut-il se demander quel site consulter,
ou s'il n'a pas raté quelque chose dans l'apprentissage de la géographie américaine ?




Mais le revers, c'est que le moteur de recherche est assimilé à l'hébergeur !

Par exemple, il n'est pas rare de voir dans les TPE (travaux personnels encadrés, qui compte comme bonus pour le bac) des citations de sources : "google images".
C'est un peu comme si on disait :
"ton artisan, son atelier est situé où ?
- dans les pages jaunes".
Au lieu de citer la source, on cite le référencement de la source.

Les élèves font aussi tellement confiance aux moteurs de recherche, qu'il n'y a quasiment jamais recoupement des informations, seuls les deux ou trois premiers liens sont testés (sinon, on change la requête).
Mais ce comportement des élèves est le comportement de tout le monde. Du coup, les sites s'adaptent vite pour attirer des clics, et les moteurs s'adaptent très vite, et l'homme s'adapte... à son rythme.
La nouveauté, c'est que les moteurs de recherche commence à comprendre la sémantique des requêtes. Ils donnent du sens à ce que vous demandez !


Cela va encore davantage modifier notre rapport au savoir.
Et par voie de conséquence, notre manière d'enseigner...

A quoi bon apprendre les capitales ? Pourquoi retenir les dates de naissance et de mort d'un auteur ? Toutes ces questions qui relèvent du savoir, et non du savoir-faire (ou du savoir-être) trouvent une réponse assez rapidement dès qu'on a accès à la grande bibliothèque qu'est le web.


Pour les maths, avant, il fallait apprendre pas mal de formules au lycée. Je me souviens que le formulaire du bac faisait quatre pages. Aujourd'hui, il n'y a plus de formulaire. Non pas qu'on leur demande plus un effort de mémoire, non pas qu'il n'y a plus de formules à apprendre. Il y en a juste moins, et le rédacteur du sujet de bac a le droit de rappeler les formules à utiliser.

Personnellement, la formule étant un outil, ce qui est important, c'est de l'avoir "sous la main". Pour cela, qu'il soit dans la tête ou écrit quelque par, tant qu'on la retrouve facilement...

Que nous reste-il à enseigner quand l'accès au savoir est si facile ?
Juste leur apprendre à...                      ... réfléchir !

 Pour les États-Unis, l'Asie est l'occident. C'est juste une histoire de référentiel.





 Au début, je n'ai pas tout compris. Mais il se trouve que Darwin, outre le nom du célèbre scientifique à qui l'on doit la 3ème révolution de la biologie (la théorie de l'évolution par la sélection naturelle, co-découverte avec A. Wallace), est le nom du chimpanzé de la famille Delajungle (The Wild Thornberrys en V.O.).
Bon, par contre, je ne connais aucun homme politique qui s'appelle Darwin. Néanmoins, je connais des politiques qui ont des comportements de singes.




 Il s'agissait bien évidement de Jean Moulin, rejoint depuis 2015 par Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette, Germaine Tillion et Jean Zay.



 Voilà de quoi alimenter le débat de la non linéarité du temps,
ou le débat sur l'apprentissage de l'histoire de France.



 L'année de la mort de Shakespeare est très facile à retenir : 1616.
Pour ceux qui aiment les stat' et l'écrivain, voilà un article du Guardian qui saura les sustenter.




Demande à Siri...



 Tout est dit !


Je vous retrouve en septembre, pour vous parler des deux mois de congés sans solde qui m'attendent. Oui, les vacances, appelle ça comme tu veux.

P.B.












samedi 26 mai 2018

Un bon mot

" Bonjour !
- Bonjour Monsieur." 


D'après Freud, les lapsus font partie de nos nombreux actes manqués. Ce serait la libération d'une pensée, ou d'une croyance inacceptable. Dans le langage populaire, le mot lapsus est alors souvent suivi du qualificatif révélateur.

D'après moi, la plupart du temps, les élèves ne font pas de lapsus. C'est juste qu'ils n'ont pas "le bon mot".
Ce sont souvent des paronymes, c'est à dire des mots qui se ressemblent phonétiquement mais qui ont des sens bien distincts.
Il arrive que ce soit des homonymes, ou tout simplement des inventions de leur cru à partir d'une racine rarement absurde.
Apprentissage approximatif ? Glissement de sens ? Néologisme ? Évolution naturelle positive ou négative de la langue ? 

En mathématiques, beaucoup d'erreurs proviennent d'un manque de maîtrise de la langue.

On peut se poser la question de la maîtrise de la langue en étudiant deux paramètres :
1. la richesse du vocabulaire ;
2. la compréhension de la polysémie (le fait que les mots ont plusieurs sens, et qu'il faut choisir le bon sens suivant le contexte).
(On peut aussi étudier le niveau de lecture, la maîtrise de la ponctuation, de l'orthographe, de la syntaxe, de la grammaire, etc. Mais je me limite à ces deux points.)

Pour ces deux points, je n'ai aucune idée du "est-ce de mieux en mieux ? ou de pire en pire ?".

De mon point de vue, qui est très très limité, j'insiste là-dessus : j'ai l'impression, et c'est mon ressenti (bon, ça va, j'ai pris assez de pincettes ?) que les jeunes, globalement, lisent moins qu'avant (le développement de la VOD, du streaming, du free gaming y sont-ils pour quelque chose ?). J'ai mémoire d'avoir lu un article qui disait que la lecture redevenait "in", mais il était bien le seul qui allait dans ce sens.

Je trouve surtout qu'ils écrivent moins qu'avant.
Je ne parle pas du papier/crayon qui n'est quasiment utilisé plus qu'à l'école, (combien de professionnels n'écrivent plus que quelques mots par jours avec un crayon, moi y compris ? Mais ce n'est pas si grave, à mon avis, c'est juste une adaptation.) mais juste d'écrire avec n'importe quoi (crayon, clavier ou calame) des phrases complètes (sujet + verbe + complément, oups, pardon, sujet + prédicat) !
Et v'là les "phrases" qu'on peut lire dans les copies ou les cahiers ! En seconde, première, terminale, des phrases sans verbe, des mots juxtaposés qui n'ont rien à voir, sans parler de l'orthographe (d'ailleurs, il faudra un jour que je rédige un billet sur l'épidémie de dyslexie qui se propage souvent à l'âge du bac de français).


En mathématiques, beaucoup de mots sont des mots du langage courant pour lesquels on introduit un nouveau sens, un sens mathématique (par exemple : inverser, vecteur, dérivé, etc.). Le sens mathématique est souvent assez proche du sens littéraire, et d'ailleurs c'est souvent pour cette raison que c'est ce nom là qui a été donné à cette notion.
Il arrive que la science mathématique invente un mot nouveau, mais une étude très sommaire de l'étymologie permet d'en comprendre le sens (par exemple : factoriser, polynôme, orthogonal, etc.), sauf que l'étymologie est liée elle-aussi à l'orthographe !
Orthographe, sens, compréhension...
Tout se recoupe, tout est connecté, science mathématique, science littéraire, sciences...

Années après années, je suis surpris de devoir donner de plus en plus souvent le sens littéraire des mots rencontrés. Difficile donc, pour les élèves, de se raccrocher à une expérience personnelle, chose connue pour favoriser les apprentissages, et en particulier la mémorisation.
Je le répète, je n'ai aucune idée du "est-ce de mieux en mieux ? ou de pire en pire ?", mais je commence à pencher d'un côté, plus que de l'autre.


Mais assez parlé, voici quelques exemples illustratifs :



On appréciera ci-dessus la prosonomasie.

Pour information, l'arpent est une unité de mesure des longueurs et surfaces agraires, qui a donné le mot "arpentage" (mesurer une superficie) et "arpenteur" (qui voyage de plan en plan dans le multivers de Magic, the Gathering). Il parait que des québecois et une partie de la Louisiane utilisent encore cette unité, ce qui est une preuve que ces terres auraient dû rester française. Quoique, garder des gens avec un accent de merde... Déjà qu'on a pas réussi à refourguer les chtis à la Belgique.

Définition : un cercle circonscrit à un polygone est un cercle passant par tous les sommes de ce polygone. Dans un triangle, le centre du cercle circonscrit est le point de concours des médiatrices. Avoue, lecteur, que tu n'avais plus entendu cette phrase depuis la quatrième, mais que tu t'en souviens encore (maintenant que tu viens de la lire).



Ma femme me dit souvent que j'ai un bout de vertu coincée entre les dents.

Les Inconnus l'avaient déjà faite dans les années 80, mais cette élève ne le savait pas. Comme on dit en sciences, c'est une découverte indépendante. Tout comme Leibniz et Newton ont découvert le calcul infinitésimal (Fermat y a aussi participé, mais on l'oublie souvent).


Tapez "hypodrologie" dans Google, et vous verrez à quel point ce mot, qui semble plausible, est tordu... Tiens, cela me fait penser à la machine à inventer des mots.

Je ne veux pas savoir d'où vient ce lapsus, mais je serais tenté de dire que c'est révélateur de ce qu'il y a dans sa tête. (Oui, vous pouvez huer pour celle-ci.) (Cet élève était en réalité un super élève, très ouvert, qui a ensuite intégré une prépa BL.)


A ce jour, malgré le concours de la NSA et des plus grands cryptanalystes du monde,
personne ne sait quel mot a été remplacé.



Au moins, elle aura prévenu...


P.B.

dimanche 29 avril 2018

What the english for ?

"Hello !
- Hello mister."

définition :
Anglais : langue vivante qu'on assassine tous les jours.

L'apprentissage (ou l'enseignement, question de point de vue) des langues vivantes est un grand débat toujours ouvert. Et... je n'ai pas envie d'y prendre part. J'ai bien une opinion, mais n'étant pas compétent, je vais éviter de faire ce que font beaucoup : donner un avis inutile, stérile, basé sur ma propre expérience plutôt limitée.

J'ai connu un prof d'anglais - appelons-le Dave, un prénom passe-partout - qui était (et qui doit toujours être) charismatique, drôle, motivant pour les élèves, mais surtout, qui était une put*** de balance !
La Queen Mother l'en remercie, grâce à lui, j'ai pu collecter quelques perles pas piquées des hannetons.
Malheureusement pour moi (je ne pense pas que lui voit ça comme un malheur), il a pu être muté dans un lycée plus... "formaté", et le taux de perles a fortement chuté.

Entre une traduction approximative, une géographie décalée, des sessions d'examens d'un haut niveau... L'anglais est une langue aussi étrangère que les mathématiques ! (ou le contraire :-)


As-tu bien compris le concept de "ville" ?

Après une recherche pour comprendre son erreur, je pense que cet adolescent a dû confondre avec "shemale", néologisme désignant les actrices pornographiques transgenres...

Là, le collègue a hésité entre se moquer ouvertement, et se jeter par la fenêtre. Ses obsèques auront lieu dans huit jours.


Au début, on croit toujours à un lapsus. On leur offre le bénéfice du doute, on leur cherche des excuses. L'expérience montre que non, dans sa tête, ce n'est pas une erreur.

Pour la petite histoire, ceci est arrivée à une élève de la filière ST2S (sciences et techniques de la santé et du social) dans laquelle, certaines sont effectivement devenues infirmières. J'espère juste qu'à ce jour, elles n'ont pas trop de décès à leur actif.

On se moque, on se moque, mais une des quatre sous-épreuves qui composent l'épreuve de langue vivante consiste à écrire en français ce qu'on a compris d'un document audio en anglais.


c'est-à-dire ?

Au moins, celui-ci aura fait l'effort d'apprendre une phrase. Pour beaucoup, c'est déjà pas si mal !

"..."

Vu que les États-Unis sont le centre du monde, et que Oklahoma est à peu près au milieu des États-Unis, il n'a pas complètement tort !

Pour information : 1 284,9 miles séparent New-York de Miami, soit environ 2 066 km. Pour une visite, ça fait un poil loin, mais la I-95S y mène direct.

Chacun se crée les moyens mnémotechniques qu'il peut.

C'est le bac, c'est sérieux, poker face.

J'ai mis du temps à la comprendre. Mais quand on sait que le nom anglais du Pays de Galles c'est Wales (prononcer ouelse)... Pour information, en gallois, le Pays de Galles est Cymru. J'ai pu caser cette information lors d'un dîner avec, bon ok, je n'ai jamais pu caser cette information.


C'est marrant d'imaginer les langues comme des créations spontanées, comme une invention breuvetable, comme si c'était sorti de l'imagination d'une seule personne. J.R.R. Tolkien a bien inventé quelques langues (le valarin, le quendien primitif dont le qenya dérive, le khuzdul...), M. Okrand a bien inventé le klingon (dont la grammaire est inspirée des langues amérindiennes), etc. Mais inventer 200.000 mots, et tout un tas de règles de grammaire ?
Rien qu'en France, il faut quarante académiciens pour pondre des réformes qui sont à moitié suivies (la dernière grand réforme date de 1990 et quand j'écris "ognon", personne ne comprend !), alors un gars tout seul...

Cet élève vient de faire une antonomase. Un nom propre devient un nom commun, comme Frigo, Jaccuzi. Quand une antonomase entre dans un dictionnaire, on dit qu'elle s'est lexicalisée.

Qu'est-ce qui t'a mise sur la voie ?

Bon, j'ai cherché, mais je n'ai pas trouvé de ville s'appelant "Californie". J'ai pourtant tout fait pour pouvoir dire qu'il en savait plus que moi. Mais j'ai lamentablement échoué.

Ça aurait aussi marché en français.

Contrairement à ce qu'on croit, la capitale de la Floride est Tallahassee, dans le nord avec un peu moins de 200.000 habitants.



Alors, en fait, d'après le Littré, ce mot existe vraiment ! Mais je pense qu'il l'a inventé quand même.

Oui... Par-exemple, "fields-Elysée" pour "Champs-Elysée", c'est un indice... Et les mots mal orthographiés en français que le logiciel ne peut pas traduire, qu'il laisse tels quels et que vous recopiez tels quels, c'est un autre indice...



P.B.